Hector Servadac

Hector ServadacEn ce 31 décembre la fin du monde est arrivée. Les eaux sont en plein délire, le brouillard rouge découpe sur fond déserté la silhouette élancée des palmiers qui ploient et se rompent. La lumière par endroit est aveuglante, l’univers entier est en grand chambardement. On craint même une collision entre Vénus et la terre et surtout gare à Jupiter ! Français et Britanniques confrontent leur expérience du grand bouleversement. A défaut d’explication, on dresse des constats : les eaux sont bouillonnantes, le navire vogue par cinq brasses de fond, la neige est bouillante, les voiles du vaisseau prennent feu, la terre est engloutie et dérive à travers l’espace. Le soleil se couche en plein milieu de matinée, et à l’Est, qui plus est. Une poutre d’une tonne se soulève comme une plume. Plus de gravité. Visions d’horreur ou découverte du paradis. A tester le moral des rescapés, ce serait plutôt l’Eden retrouvé. Les Anglais flegmatiques se livrent en toute dignité à des parties d’échecs endiablées. Hector Servadac, capitaine français, devise, visage noble, uniforme impeccable et fossettes sympathiques. Le Russe, en toute bonhomie, tente de retrouver son latin. Le marchand Akabut se livre à son négoce en toute impunité. Tout ce petit monde est serein… en attente de l’explication. Le vénérable professeur d’astronomie va la leur donner puisqu’il avait tout prévu, lui. Une comète métallique est entrée dans le système solaire Gallia ressemble à la terre, mais l’astre chevelu est un minuscule corps céleste. Il reste six heures pour confectionner une navette en soie permettant de regarder la bonne vieille terre avant que la comète ne vienne la heurter douloureusement. Mission réussie. Bel atlas, planches d’astronomie joliment peintes, fines fresques à l’aérographe, décors de théâtre se mouvant sur des rails en coulisse, voici une cassette intéressante et bien plaisante.

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