Les charognards

Désirant apprendre à lire, un chef de bande (Oliver Reed) enlève une institutrice (Candice Bergen) dont l’époux est Brandt Ruger (Gene Hackman), l’homme fort de la région. Celui-ci est avec ses amis, en route pour une partie de chasse, lorsqu’il apprend la nouvelle de l’enlèvement. Muni de carabines télescopiques d’un nouveau modèle, le groupe va se lancer à la poursuite des hors-la-loi : ce sera un massacre impitoyable et systématique.Les charognards Dans le sillage des films ultra-violents de Sam Peckinpah, Don Medford a signé ici un des derniers grands westerns. Un scénario en béton, qui a la simplicité apparente de la tragédie grecque, mais dont les ambiguïtés (volontaires ou fortuites) font la véritable richesse. La vieille situation est en effet retournée : au lieu d’être du côté des «honnêtes gens» contre les «crapules», on est obligé de rallier le camp des bandits (dont lechef est remarquablement joué par Oliver Reed). La sinistre patrouille qui veut défendre «la loi et l’ordre» a un comportement ignoble, n’hésitant pas à tuer, à exterminer lâchement, sans autre forme de procès, grâce à des armes qui lui donnent une supériorité écrasante… Le réalisme hallucinant transforme ici la violence en spectacle, et on ne peut pas s’empêcher d’être plus ou moins fasciné : le phénomène se reproduira plus tard dans la fameuse séquence des hélicoptères de «Apocalypse now». Signalons l’extraordinaire composition de Gene Hackman dans le rôle de Ruger, peu avant sa révélation de «French connection».

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