Les responsables de la semaine française de la communication audiovisuelle des différentes manifestations étaient enfin tombés d’accord sur les dates de tournage (du 10 au 17 mars) et sur le studio à utiliser, un immense parking froid et bétonné à outrance, le Cnit. Malgré cela, la distribution a été de grande qualité et les décors de certaines scènes très passionnants. Sur le plateau 2 s’est tourné Télé câble, Citécom et FM 85, trois productions alléchantes qui se sont inscrites parfaitement dans l’avenir de la communication, mais qui ont paru un peu désuètes à l’heure des projets de télévisions privées hertziennes. Sur ce plateau, le premier rôle était joué par Canal Espace avec à la réalisation VT Com. Neuf villes câblées ont reçu pendant une semaine des émissions relayées par Télécom 1, le premier satellite français, lancé le 4 août dernier. Cette avant-première a permis de tester la complémentarité du câble, du satellite et même de la télématique puisque chacun des 50 000 foyers concernés à pu intervenir directement sur l’antenne à l’aide d’un Minitel. Sur le plateau 5 se jouait Pari graph 85, une production assez confidentielle, réservée plutôt aux professionnels. La création graphique par ordinateur intéresse, en effet, des domaines aussi divers que l’architecture, la mode, la création publicitaire, l’aviation, etc. La combinaison ordinateur-vidéodisque, l’holographie, méthode permettant de visualiser en trois dimensions les volumes générés par ordinateur et enfin le ciné holographie, soit l’animation de ces mêmes hologrammes ont joué les stars sur ce tournage. Reste le plateau 4 où s’est réalisé le 3. Salon de la vidéo (voir pages suivantes) et surtout les plateaux 1 et 3. Là les vedettes de l’audiovisuel grand public se sont démenées pour être en haut de l’affiche du 27e épisode du Festival du son et de l’image vidéo. Les décors étaient plantés et les caméras en place lorsque les haut-parleurs du Cnit ont hurlé : «Il y a une bombe dans le palais». Le vent de panique qui a soufflé chez Philips, Thomson et Kodak à ce moment, était justifié. Dans son superbe costume de vice-président de Sony Corporation, Masaaki Morita venait de faire la démonstration de son caméscope 8 mm, disponible dès mai prochain. D’un poids très léger (2 kg), cette caméra avec magnétoscope incorporé offre une très grande souplesse d’utilisation puisqu’elle permet l’enregistrement, la lecture immédiate sur le viseur électronique ou sur un téléviseur, et enfin la durée d’enregistrement peut aller de 30 à 90 mn. Les autres fabricants présents ont réagi avec leurs arguments personnels. Les télévisions à coins carrés et à écran plat (appellation erronée puisque techniquement il est pour l’instant impossible d’aplatir totalement le tube) chez Grundig, Philips, Thomson, JVC, Téléfunken, Pathé Cinéma, Technics et Sony ont été de très bons seconds rôles. Les magnétoscopes hifi-stéréo, les Walkman FM de la taille d’une carte de crédit (chez Sony encore), les nombreux modèles de lecteurs compact-disc, la chaîne Match line qui permet l’inter-connection de tous les appareils sur le téléviseur chez Philips et le téléviseur-alarme d’Océanic ont également figuré en bonne place dans la distribution. En fait, rien de révolutionnaire à signaler (à part le 8 mm dont nous reparlerons très bientôt) en ce qui concerne les nouveautés, si ce n’est une foule d’améliorations sur des appareils existants. Comme d’habitude, la vidéo a crevé le mur du son. Ce ne sont pas MM. Fillioud et Mexandeau, respectivement ministre des Communications et ministre des PTT, visiteurs assidus, qui nous contredirons. Nous leurs donnons rendez-vous, et à vous aussi, l’année prochaine pour la suite de la grande saga de la communication audiovisuelle en multistandards… et en technicolor.